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4.2- Co-construction de systèmes à très basses fuites d'azote : conception et évaluation (L. Delaby)

Luc DELABY, ingénieur de recherche (INRA St Gilles – 35) - Co-construction de systèmes à très basses fuites d'azote : conception et évaluation 

Dans le cadre du programme de recherches ANR Acassya (Accompagner l’évolution agro-écologique des Systèmes d’élevage dans les bassins versants côtiers) et du plan gouvernemental de lutte contre les algues vertes, l’élaboration d’un projet territorial basé sur la co-construction de systèmes à très basses fuites d’azote a été initié en 2009 sur le bassin versant de la Lieue de Grève (Lannion, Côtes d’Armor). delaby.png
L’agriculture de ce bassin versant (BV) se caractérise surtout par la dominance d’élevages de bovins lait et viande et de cultures de céréales avec assez peu d’élevages hors sol. Dans ce contexte, les pertes annuelles d’éléments fertilisants issus des engrais minéraux et des aliments du bétail achetés, constituent un risque pour la qualité de l’eau mais aussi un gaspillage préjudiciable à l’efficacité économique des exploitations. En conséquence, le diagnostic territorial réalisé aboutit à proposer le développement de systèmes de production basés sur une culture pérenne, capable de recycler et valoriser l’azote toute l’année et adaptée à l’alimentation des ruminants. Suite à de nombreux échanges avec les acteurs locaux et les agriculteurs, deux indicateurs innovants, pertinents et faciles à évaluer, accompagnés de seuils recommandés ont été proposés : le chargement par hectare d’herbe avec un objectif de 1,40 UGB/ ha d’herbe et la somme des intrants azotés, incluant les 3 postes essentiels que sont les engrais, les aliments et les échanges d’effluents, avec un maximum de 100 kg N par hectare de SAU. Trois autres principes agronomiques ont été ajoutés, à savoir la mise en place d’une couverture hivernale des sols efficaces, la limitation du retournement annuel des prairies à 5% de la surface en herbe, et l’absence de parcelles où séjournent les animaux pour y être alimentés.
Ce cadre autorise la conception de solutions variées. Une 1ère simulation réalisée sur un cas-type d’une exploitation a montré la faisabilité agronomique et l’intérêt environnemental et économique de l’évolution vers des systèmes plus herbagers. Les travaux de modélisation à l’échelle du BV permettront d’évaluer la pertinence de tels systèmes en termes de fuites d’azote à l’exutoire. Compte tenu des spécificités de chaque élevage et de l’inertie propre aux systèmes d’élevage de ruminants, la mise en œuvre concrète de ce cadre systémique est à réfléchir, à adapter pour construire avec l’éleveur un projet cohérent, viable et accepté. C’est dans un temps long que s’inscrit ce programme. C’est avec et pour les agriculteurs, acteurs de la qualité de l’eau, que se construit ce projet territorial d’une baie sans algues.


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