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5 - Changement climatique, eau et agriculture bretonne : contraintes ou opportunités ? (F. Levrault)

Frédéric LEVRAULT, chargé de programme Recherche & Innovation, Chambre régionale d’agriculture de Poitou-Charentes (86) - Changement climatique, eau et agriculture bretonne : contraintes ou opportunités ?levrault.png

Evolutions climatiques attendues au XXIème siècle en France et en Bretagne
La Bretagne, à l’image du reste de la France, subira une augmentation marquée des températures et de la contrainte hydrique (cumul annuel de [pluie-ET0] en baisse de 150 mm en 50 ans). Cette dernière résultera davantage de l’augmentation de l’évapotranspiration que de la baisse des pluies. Elle constituera le principal enjeu climatique pour la production végétale.
Evolution du climat et physiologie végétale : mécanismes d’action
Les trois leviers d’action du changement climatique sur les plantes cultivées sont analysés : i) accélération phénologique résultant de l’augmentation de température, ii) baisse du confort hydrique découlant de la contrainte hydrique accrue et iii) accentuation de la photosynthèse issue de la teneur accrue en CO2 atmosphérique. Les similitudes (ex : cultures d’hiver et de printemps face à la contrainte hydrique) ou les différences (ex : espèces en C3 et en C4  face à la fertilisation carbonée) de comportement entre familles de plantes sont détaillées.
Quelques impacts attendus sur l’agriculture et la sylviculture bretonnes au XXIème siècle
Les impacts attendus du changement climatique (scénario A1B) sur quelques productions végétales bretonnes d’importance sont examinés (phénologie, confort hydrique, productivité) : blé tendre (292 000 ha), maïs (435 000 ha), prairie (248 000 ha), forêt (550 000 ha).
La distinction est faite entre les contraintes accrues liées au changement climatique - dégradation des conditions hydriques pour l’essentiel - et qui affecteront certaines des productions actuelles (blé tendre, maïs, forêt) et les opportunités nouvelles découlant des températures accrues et qui offriront des possibilités de cultures nouvelles (sorgho, tournesol, vigne, cultures dérobées).
Impacts sur la ressource en eau
L’effet du changement climatique (scénario A1B) sur la percolation (entraînement d’eau sous le système racinaire) est analysé : réduction de la percolation s’établissant à 1/2 à 2/3 de la baisse attendue des précipitations. Les effets sur la qualité de l’eau, plus complexes à anticiper, découleront des baisses attendues de percolation, des concentrations accrues en nitrates dans les lames drainantes, et des variabilités accrues de rendement de certaines productions (ex : blé tendre, colza).
Effets déjà perceptibles sur l’agriculture bretonne
L’avancement observé des dates de récolte en cultures pérennes ou annuelles est le révélateur du changement climatique le mieux connu du milieu agricole. D’autres effets moins connus sont néanmoins observés. En particulier, un plafonnement des rendements en blé tendre est constaté depuis le milieu des années 1990 dans l’ensemble de la France, dont le lien au changement climatique a été démontré et quantifié (exemple dans trois départements bretons).
Pistes pour le conseil agricole et les décideurs en région
Les références à base climatique utilisées jusqu’à présent par les conseillers agricoles (préconisations de dates de semis, choix de variétés, bilans hydriques prévisionnels), devront être revisitées : il faudra passer d’une description stationnaire du climat (normales trentenaires) à une description tendancielle du climat (+ x °C / an) notamment pour ce qui concerne les prescriptions agricoles basées sur les températures. Un effort de monitoring (suivi - évaluation) du changement climatique et de ses incidences agricoles (impacts, adaptations) devra être entrepris afin de guider au mieux les politiques régionales d’adaptation et d’atténuation (Schémas régionaux climat-air-énergie SRCAE, Plans climat-énergie territoriaux PCET).

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